🇮🇸 Björk : 45 ans de folie artistique !

Extravagante, innovante, mystique, féérique, engagée...les adjectifs les plus dingues peuvent qualifier la créative Björk. Plus de 40 ans,  que cette artiste inclassable défie tous les codes artistiques ! 20 millions de disques vendus, un prix d’interprétation à Cannes, une rétrospective au MoMa de New-York… Chacun de ses albums est l’occasion pour l’autrice-compositrice islandaise de nous présenter  une nouvelle version d’elle-même et c'est certainement pourquoi Björk intrigue autant qu’elle fascine. Portrait d’une artiste totale !

Une carrière hors-du-commun

La musique, on peut dire que Björk est tombée dedans quand elle était petite. La plus connue des Islandaises a six ans quand elle apprend le solfège, le piano et la flûte. Et c’est à peine cinq ans plus tard que la légende commence à s’écrire : repérée par un directeur artistique, elle enregistre son premier album éponyme. Premier disque d’or à onze ans,  les bases sont posées...#MicDrop !

Déjà, la jeune Björk impose sa singularité et refuse d’enregistrer un deuxième album. Elle préfére prendre le temps de faire ses gammes avec différents groupes punk. Avec  Kukl c'est le  premier succès collectif mais c’est en 1986 avec The Sugarcubes, une formation plus pop, qu’elle explose à l’international.

Björk et son groupe Kukl
Björk et son groupe Kukl

Leur premier album s’écoule à plus d’un million d’exemplaires. Mais Björk ne se laisse pas tourner la tête.  Le groupe se sépare en 1992 et elle décide de se lancer en solo.

Le bien nommé Debut sort  l’année suivante. Deux millions d’albums vendus plus tard, Björk transforme l’essai avec un deuxième album Post (vendu lui à plus de 3 millions d’exemplaires). Ca y'est l’« elfe de la pop » fait partie  des pop stars qui compte !

Une impressionnante carrière est en marche : pas moins de dix albums studio où Björk se réinvente inlassablement, mélangeant les genres et les inspirations avec une créativité dont elle est la seule à avoir le secret. Dans le dernier en date, Fossora (2022), Björk renoue - littéralement - avec ses racines et nous invite dans une plongée souterraine au milieu des champignons.

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Une créatrice touche-à-tout et jusqu’au boutiste

Oscillant entre les genres, conjuguant costumes extravagants et extrême discrétion, Björk fait figure d’OVNI dans une industrie musicale internationale aux codes bien policés. Connue pour ses expérimentations musicales, elle va même jusqu’a créer des instrument inédits pour la tournée de son album Biophilia (2011). Parmi eux, un pendule de neuf mètres utilisant la gravité pour créer des motifs musicaux et une boîte-à-musique géante. Rien que ça !

Si les sonorités de Bjork sont souvent très organiques - chants gutturaux et chants d’oiseaux  traversent sa discographie - elle n’en reste pas moins une exploratrice de technologies, défrichant les dernières innovations pour donner vie à ses albums, clips ou concerts.

Album vendu en crypto-monnaie, streaming virtuel de ses tournées, clips filmés à 360°, chanson qui se recompose en fonction des évolutions du ciel grâce à l’IA… Björk voit dans la technologie un moyen de décupler son art et sa connexion avec ses fans. En 2010, alors que nous sommes aux balbutiements de l’iPad, Bjork lance son 8ème album Biophilia, sous la forme de dix applications interactives. Une première du genre qui finira dans la collection permanente du Museum of Modern Art (MoMA) de New-York. Chose rarissime pour une artiste vivante, le MoMA ira même jusqu’à consacrer à l’oeuvre de Björk une rétrospective en 2015.

Björk ne laisse rien au hasard, et pour ses clips, elle sait s’entourer des esprits les plus novateurs de son temps : les réalisateurs Michel Gondry (derrière huit de ses clips), Spike Jonze ou Michel Ocelot, ou encore le photographe Jean-Baptiste Mondino ou le créateur de mode Alexander McQueen.

En 2000, Björk compose elle la BO du film Dancer in The Dark de Lars Von Trier qui finit même par la convaincre d’en incarner le personnage principal. Si elle dit avoir détesté son expérience au cinéma, sa performance n’en marque pas moins les esprits et elle obtient le Prix d’Interprétation Féminine au Festival de Cannes.

Une artiste engagée qui conjugue art et activisme

Icône de mode pour les uns, mythe énigmatique pour les autres, Björk n’en reste pas une femme de son temps, aux pieds bien posés sur Terre et à l’engagement tout aussi affirmé. Son combat le plus féroce est  la défense du patrimoine naturel de son île natale. En 2011, avec le projet fou d'un karaoké géant, elle parvient à faire reculer le gouvernement islandais qui souhaitait vendre les ressources du pays à un grand groupe énergétique canadien.

Un engagement environnemental mais aussi social et politique qui lui vaut une interdiction de se produire en Chine. La modification des paroles de sa chanson "Declare Independance" en soutien au Tibet lors de son dernier concert à Shanghaï en 2008 a également fortement déplu aux autorités locales qui ont depuis durci le contrôle des artistes étrangers. Finalement, il n’y a qu’une chose qui n’a pas bougé chez Björk en 45 ans de carrière et elle tient en un mot : liberté !

Vous l’aurez compris : si son avant-gardisme et son excentricité sans complexe ont inspiré les plus grandes stars de la pop actuelle (à commencer par Lady Gaga), l’influence de Björk s’étend bien au-delà de la musique. 

Envie de voir la magie opérer de vos propres yeux ? L’OVNI de la Pop sera sur la scène de l’Accor Arena le 8 septembre pour présenter sa dernière création "Cornucopia". Un show qui s’annonce, à l’image de la chanteuse, iconique !